Androgyne.
Déjà dans l’écriture de la Genèse, des humains à l’imagination fertile écrivirent : (1-27) « Elohim crée le glébeux Adam à la réplique d’Elohim, il le crée, mâle et femelle, il les crée ». (Traduction d’A. Chouraqui)
Sur le plan physique jusqu’à six semaines l’embryon, créé par la rencontre d’un ovule qui a reçu (réceptif) un spermatozoïde (actif), n’est pas sexué mâle ou femelle. Ensuite se développent les organes génitaux qui vont déterminer son genre physique. Quelle mémoire gardons-nous de cette période ?
Sur le plan psychique l’être humain, puisque né d’une femme et d’un homme, est observateur, témoin -qui se tient en tiers- de leurs façons à chacun d’eux de vivre à la fois leur féminin et leur masculin. Et ceci aussi bien avec leur ‘’moitié’’ qu’avec eux-mêmes. Ils lui servent de modèles à suivre et/ou à quitter, à acquitter. D’autre part, vivant dans une réalité où tout est deux, duel, l’être humain est nourri affectivement, et dans son activité mentale, son imaginaire par cette dualité. La terre, le feu, l’air, l’eau, les quatre éléments constitutifs et indispensables à notre univers terrestre en sont une illustration magistrale sur le plan symbolique : la terre contient le feu, l’air-le ciel porte l’eau, la terre est le corps, le feu le désir, l’air l’esprit et l’eau la relation.
Sur le plan de l’esprit, de l’intelligence l’être humain en faisant l’expérience de conjuguer en lui les deux énergies réceptive et active (avoir et être, réfléchir et faire, recevoir et donner, penser et dire) élabore son équilibre intérieur par l’union de qualités complémentaires : fécond et fertile, doux et ferme, tendre et exigeant, d’abord envers lui-même par les plaisirs vécus par et dans son corps (de la bonne chair à la douce chair), les beautés des gestes qui créent ( d’une caresse à une œuvre d’art), les justesses des paroles éclairantes (de celles entendues à celles dites), les bonheurs d’aimer et d’être aimé (d’un être à l’humanité) et de même il partage cet équilibre et sa recherche avec les autres, de son/sa plus proche : son/sa moitié au plus éloigné : l’humanité toute entière.
Vivre cette quête de la connaissance* androgyne c’est découvrir que la conscience*androgyne est une vérité intérieure qui unit l’être à lui-même.
F.Tarche. *connaissance : avec la gnose (ce qui est caché, à découvrir). *conscience : avec le savoir (ce qui est su, à vivre). Copyright 20225 F.Tarche